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La RSE, moteur de l'innovation chez Serge Ferrari

Philippe Espiard

La RSE, territoire d'innovation sur nos marchés ? 

Interview de Philippe Espiard, notre Directeur R&D Groupe 


Quels enjeux RSE gagnent vos marchés ?
En 2019, le comité stratégique Serge Ferrari a évalué l’alignement entre la politique du Groupe, les besoins
de nos marchés et de nos clients et l’évolution de notre environnement au sens large (tendances marchés, conjoncture). Sur nos marchés dits prioritaires – protection solaire, marine & mobilier, architecture tendue et structures modulaires – le développement de produits plus naturels, le recyclage des matériaux en fin de vie, l’intégration de matières recyclées dans les produits finaux et l’analyse de l’impact environnemental de nos matériaux sont des tendances qui vont s’accentuer sur la décennie à venir. Le consommateur final est de plus en plus sensible à l’innocuité des produits, à leur faible impact environnemental et à leur recyclabilité.


Quelles solutions apportez-vous à ces enjeux ?
Sans attendre les conclusions du comité stratégique Serge Ferrari, nous avons investi ces tendances de fond au sein de notre portefeuille de projets. Nous travaillons sur des briques technologiques – formulations, additifs – pour élaborer des produits toujours plus propres et plus sains, alors même que nos produits actuels dépassent les exigences des règlementations sanitaires et environnementales en vigueur (REACH) et respectent différents écolabels (Greengard, Oeko-Tex, label A+). Lorsque nous concevons de nouveaux produits, nous intégrons dès les réflexions amont la question du choix des matières premières et de l’impact environnemental associé.

Par exemple, lorsque nous développons des membranes composites pour la protection solaire, nous visons à apporter un confort thermique au sein des bâtiments pour optimiser l’usage du chauffage ou de la climatisation, autrement dit pour rationaliser la consommation énergétique. Il en va de même dans le domaine de l’architecture tendue où l’on maîtrise le degré de translucence et d’ajouration de nos membranes dès la phase de conception. En garantissant un équilibre entre étanchéité et filtrage des rayons lumineux, on apporte à la structure une couverture totale tout en limitant le recours à l’éclairage. C’est notre façon de prendre part à la lutte contre le changement climatique sur ces marchés.
 

Et sur les autres marchés, quels sont vos engagements ?
Nous souhaitons investir plus fortement des marchés de niche où les préoccupations environnementales et sociétales
se rejoignent.
Nous sommes déjà présents sur certains segments comme l’aquaculture où nos membranes respectent l’alimentarité et assurent une étanchéité optimale pour éviter tout rejet de matières en milieu marin.
Par ce biais, nous contribuons au développement de modes d’élevage en pleine mer raisonnés car respectueux des milieux aquatiques. D’autres applications sont actuellement en cours de développement, comme les fermes à neige qui seraient capables de couvrir et préserver la ressource durant l’été.


Quelles sont vos marges de progrès?
Le partenariat initié avec Polyloop va nous permettre à terme de franchir un cap dans l’intégration de matières premières recyclées au sein de nos produits.
En recyclant nos membranes au sein d’un réacteur de faible capacité, nous serons en mesure de qualifier et de contrôler la qualité de la matière issue de ce procédé pour la réinjecter ensuite dans notre système de production.
Être un groupe industriel intégré constitue de ce point de vue une valeur ajoutée forte. Notre influence se situe surtout en amont car nous concevons des produits à durabilité forte.
Nos membranes, qui sont fabriquées selon le procédé breveté Précontraint, possèdent une bonne tenue mécanique, mais également une excellente résistance aux UV, aux abrasions ou encore à l’enroulement et au déroulement, suivant leurs applications finales. En évitant leur remplacement prématuré, nous retardons la gestion de leur fin de vie.